L’inspiration ? Je crée de façon intuitive même si mon carnet ne me quitte pas et porte les souvenirs griffonnés d’une silhouette, d’une attitude volée au détour d’un chemin, d’un instant de vie… La rue, le métro sont une source inépuisable d’inspiration à la quête d’instants vrais, sans fard. J’observe l’humain et ce qu’il dégage de beau et essaie de retranscrire les émotions et les expressions qu’il véhicule. Mes personnages portent leurs espoirs, leurs désillusions, leurs doutes, leurs introspections, leurs questionnements, leurs éclats de vie, leur complicité, leur sérénité… Puis vient la femme… source principale d’inspiration, parce qu’elle est tout à la fois : la mère, la femme, l’amante, la petite fille qu’elle a été… elle comprend, s’adapte, donne, aime, doute, se bat, vit ! Elle est force et fragilité à la fois et c’est ce paradoxe qui la rend si entière… Pour certaines pièces, je m’inspire des corps graciles des danseurs que j’admire par leur grâce et j’essaie de retranscrire leur mouvement et leur harmonie. Il y a aussi souvent une relation entre la nature et mes sculptures : cocons, étamines, arborescents témoignent de cet indéfectible lien qui nous unit à notre terre mère. Mes sculptures représentent des personnages que je croise aussi dans mon métier de soignant, emprisonnés dans leur corps pour certains comme les cocons qui trouvent refuge dans leur carapace… ils symbolisent aussi l’enfermement voulu ou non, dont le confinement à laisser trace… laissant place à une introspection vaine pour certains… Créer a toujours fait partie de ma vie d’aussi loin que je me souvienne… c’est un chemin main dans la main avec la terre qui a débuté il y a près de 15 ans… Poussée par mon entourage proche et mes amis, j’ai commencé à exposer mon travail il y a quelques années. J’ai choisi désormais d’y consacrer plus de temps, de laisser plus de place à la sculpture et de prendre cette liberté de continuer à chercher à modeler ces instants vrais.